Investir en bourse quand on est étudiant ?
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Investir en bourse quand on est étudiant ?

Investir en bourse quand on est étudiant ?

La bourse en rebute plus d’un. Une étude montre que seul un Français sur cinq s’estime prêt à investir sur les marchés financiers. Beaucoup considèrent que placer son argent en bourse revient à jouer à pile ou face, la conjoncture économique étant variable et imprévisible. Ces derniers placent ainsi leur argent sur des livrets d’épargne dont les taux rémunérateurs déclinent, jusqu’à devenir même inférieurs au taux d’inflation, ce qui se révèle contre-productif.

Cependant, en regardant de plus près, investir en bourse à long terme constitue un placement très intéressant, malgré les risques que cela comporte. En tant qu’étudiant, tu peux te permettre de prendre ces risques si tu as un peu de patrimoine, tout en restant mesuré.

Nous te présentons dans cet article les produits de bourse dans lesquels tu peux investir, en te détaillant leurs modalités de rémunération, la volatilité, les performances historiques et les risques.


Les supports d’investissement 

Pour pouvoir investir en bourse, tu dois ouvrir au préalable un Plan d’Epargne en Actions ou un compte-titre auprès d’une banque. Le PEA te permet de bénéficier d’avantages fiscaux 5 ans après son ouverture mais limite tes investissements à des actions et fonds européens. A contrario, le compte-titre est fiscalement plus coûteux mais bien plus flexible en termes d’investissement.

Toutes les modalités sont précisées dans notre article sur les différents comptes d’épargne étudiante.


Le Placement en Actions 

Le premier placement à long terme auquel on pense quand on évoque l’investissement en bourse est bien sûr celui en actions.

Une action, qu’est-ce que c’est ? 

Une action est un titre de propriété correspondant à une part du capital d’une société cotée en bourse. Le détenteur d’une action possède le droit de participer et de voter aux assemblées générales, et d’être rémunéré d’une partie des bénéfices de l’entreprise appelés dividendes. Un placement dans une action rapporte donc de l’argent par l’appréciation de la valeur du titre en bourse et par les dividendes perçus. La valeur de l’action, en des termes financiers, est égale à l’actualisation des dividendes futurs de l’entreprise.

Valeurs de croissance vs valeurs de rendement 

On distingue conventionnellement deux valeurs en bourse : les valeurs de croissance et les valeurs de rendement.

Les valeurs de croissance concernent des entreprises positionnées dans un secteur en forte croissance. Celles-ci réinvestissent leurs bénéfices pour soutenir leur développement et ne versent donc pas voire très peu de dividendes. Tu peux investir dans les actions de telles entreprises si tu es convaincu d’une part du potentiel de croissance de ce marché et d’autre part de la capacité de l’entreprise à gagner des parts de marché. Tu mises donc sur une appréciation de la valeur de l’action en bourse. On trouve typiquement ces valeurs de croissance dans les secteurs des nouvelles technologies ou dopés par celles-ci (fintech, MedTech, EdTech par exemple) et dans les différents segments des énergies renouvelables.

Les valeurs de rendement regroupent les sociétés exerçant une activité dans un secteur économique arrivé à maturité. Comme il ne leur est pas rentable de réinvestir ses bénéfices, ces sociétés en reversent une bonne partie à ses actionnaires sous forme de dividendes. Tu peux donc investir sur ces valeurs pour toucher des rentes annuelles ou semi-annuelles selon la régularité du versement des dividendes. Tu mises ici davantage sur la stabilité du business et sur la capacité de l’entreprise à maintenir ses dividendes. On trouve ces valeurs de rendement dans des secteurs comme l’industrie pétrolière, la distribution ou l’agroalimentaire.

Tu peux repérer ces entreprises du CAC 40 en comparant leur taux de rendement. Le taux de rendement est égal au ratio du montant brut du dividende versé sur la valeur de l’action. Le contexte de crise économique lié au coronavirus a contraint certaines entreprises à revoir leur versement de dividendes et le taux de rendement 2020 n’est donc pas très révélateur de la politique de dividendes habituelle. Traditionnellement, les entreprises comme Total, Renault, TF1, la Société Générale, Klépierre et Orange, toutes ayant atteint une maturité dans leur croissance, pourvoient des dividendes assez importants.

Comment les actions sont-elles classées ?

Les sociétés cotées sont classées au sein d’indices boursiers selon des critères de taille, de secteur et géographiques Si un secteur t’intéresse en particulier, tu peux alors consulter la composition des indices couvrant l’ensemble des entreprises de celui-ci. Voici une liste non exhaustive des principaux indices boursiers nationaux et régionaux :

Indice boursier

Zone géographique

CAC 40

France

SBF 120

France

DAX

Allemagne

IBEX 35

Espagne

FTSE 100

Royaume-Uni

Euronext 100

Europe

Dow Jones Industrial Average

Etats-Unis

Nasdaq

Etats-Unis

S&P 100

Etats-Unis

S&P Latin America 40

Amérique latine

Nikkei 225

Japon

SSE Composite

Chine (Shanghai)

S&P Asia 50

Asie

Quelle rentabilité par secteur en France ? 

Ci-dessous un tableau répertoriant dans l’ordre décroissant les taux de croissance annuels moyens des cours indiciels du CAC pour la période du 31 décembre 2010 au 31 décembre 2019.

Indice sectoriel

Rentabilité

CAC Biens de consommation              

12,24%

CAC Santé

9,46%

CAC Technologie

9,28%

CAC Industries

9,06%

CAC Services aux Consommateurs

4,18%

CAC Sociétés Financières

3,85%

CAC Pétrole et gaz

1,13%

CAC Matériaux de base

0,57%

CAC Télécommunications

-0,47%

CAC Services aux Collectivités

-5,91%

Si tu souhaites affiner l’analyse, tu peux regarder les compositions exactes de chaque indice et déterminer quelles entreprises ont surperformé par rapport à leur indice.

Comment bien investir en actions ? 

Ton investissement en actions sur un PEA ou un compte-titre doit absolument s’inscrire sur le long terme, pour au moins 5 ans. En effet, si depuis 1871, la bourse enregistre un gain annuel moyen de 9%, c’est bien sur le long terme que cela se vérifie. Miser sur le court et moyen terme est chronophage, dangereux et souvent peu rentable. Tu peux entrer en bourse à un mauvais moment, subir des pertes et perdre pied facilement. Les fluctuations de marché à court terme sont de fait très difficiles à prévoir et les risques de pertes sont importantes. Il est donc complètement inopérant de regarder avec anxiété les cours de bourse quotidiennement : ta stratégie d’investissement s’inscrit sur le long terme !

La diversification constitue LE principe clé d’une gestion optimale d’un portefeuille d’actions. Si tu souhaites d’instruire à ce sujet, tu peux t’intéresser à la théorie du portefeuille moderne de Markowitz montre comment optimiser le rendement d’un portefeuille par la diversification des titres, pour un niveau de risque donné. La diversification est multiforme : sectorielle, géographique, valeurs de croissance et de rendement… Elle permet de limiter les risques d’exposition et de bénéficier de tendances haussières et de perspectives de croissance intéressantes.

Tu dois aussi apprendre à te méfier des conseils que tu trouves dans des commentaires d’articles, sur des sites ou réseaux sociaux. Personne ne connaît l’avenir et il n’existe pas de devins sur les marchés financiers. Forge-toi une opinion personnelle sur les entreprises dans lesquelles tu envisages d’investir. Tu peux t’aider pour cela des différents consensus et recommandations d’analystes et les mettre en perspective.

Avant d’investir, regarde bien les données financières fondamentales de l’entreprise : la croissance, la rentabilité et surtout le niveau d’endettement. Ne tente pas le diable en investissant dans une entreprise très endettée qui se retrouvera en difficulté en cas de crise, comme la crise actuelle vient de le démontrer. De même, bien regarder les actualités de l’entreprise en question avant d’acheter ses actions. Pour avoir moi-même investi au début de l’année 2020 dans Wirecard, fintech allemande fournisseur de services de paiement, minimisant alors l’importance des accusations de fraude qu’il y avait à l’époque, je me suis rendu compte de ma grave erreur le 18 juin 2020, jour de la confirmation de la fraude provoquant une chute de 61,82% du titre. Aussi, je ne saurai trop te conseiller de ne jamais miser contre le marché et les rumeurs qui circulent.

Enfin, le choix de la plateforme de courtage en ligne est également important. Les frais sont parfois très élevés notamment pour des ordres de bourse sur des titres étrangers. Il faut donc bien choisir son courtier selon sa stratégie. Voici un article à ce sujet (article à faire).


Le Placement en fonds indiciels (ETF) 

Les ETF (Exchange-Traded Fund), en français FNB (Fonds négocié en bourse) sont des fonds en actions indexés sur un indice boursier, comme présenté plus haut. La relative diversification préalable du fonds constitue le grand avantage des trackers : tu n’as plus à te préoccuper de la diversification de ton portefeuille. Cet ETF suivra à peu de choses près les grandes tendances macroéconomiques, selon l’exposition de l’indice à certains secteurs et marchés.

Certaines sociétés de gestion d’actifs ou banques proposent de tels actifs comme BlackRock (les fameux fonds iShares), Amundi, The Vanguard Group, ou en encore Lyxor Asset Management (filiale de la Société Générale). Tu peux également regarder les ETF que te propose ta banque.

Voici un tableau des taux de croissance annuels moyens des grands indices du 31 décembre 2010 au 31 décembre 2019.

Indice

Rentabilité

CAC 40

5,02%

DAX

7,39%

FTSE 100

2,67%

Dow Jones

10,51%

Nasdaq

14,46%

Nikkei 225

9,73%

SSE Composite

1,00%


Les Fonds communs de placement et les Sicav

Si tu souhaites investir en bourse, tu peux aussi le faire au travers de fonds communs de placement (FCP) ou de sociétés d’investissement à capital variable (Sicav), les deux grandes catégories d’OPCVM (organisme de placement collectif en valeurs mobilières) qui diffèrent par leur statut juridique. Le grand avantage des OPCVM est qu’ils sont gérés par des professionnels : tu n’as pas besoin de modifier ton portefeuille, celui-ci est constamment surveillé par un gestionnaire.

Les FCP sont une copropriété de valeurs mobilières appartenant à une société de gestion externe qui émet des parts. En achetant une part, tu ne disposes d’aucun droit d’actionnaire.

A contrario, en investissant dans un fonds d’une Sicav, tu souscris à son capital et tu deviens donc actionnaire.

 

Avant d’investir dans un OPCVM, tu dois bien définir ton objectif de rendement, les risques que tu es prêt à prendre et ton horizon de placement. On distingue traditionnellement quatre dénominations de fonds, du moins risqué au plus risqué (ie du rendement le moins élevé au plus élevé).

Les fonds du marché monétaire comportent essentiellement des obligations d’Etats et d’entreprises à court terme, c’est-à-dire des produits peu risqués et très liquides.

Les fonds de revenu sont également des fonds obligataires à plus long terme avec des taux souvent supérieurs à ceux du marché monétaire.

Les fonds équilibrés contiennent en moyenne entre 20% et 40% d’actions, le reste constitué d’emprunts d’Etat et du secteur privé.

Les fonds de croissance contiennent une part importante d’actions de sociétés cotées et non-cotées, des SCI (Société civile immobilière) et d’obligations des marchés émergents.

 

On compte plus de 150 000 fonds dans le monde. Certains sont éligibles au PEA, à l’assurance-vie (fonds euros et unités de compte), d’autres uniquement sur le compte-titre. La société américaine Morningstar recense une grande majorité de ces fonds en leur attribuant une note (rating). Si tu souhaites vérifier la performance d’un fonds et sa volatilité autrement que sur le site de la société de gestion ou de ta banque, tu peux t’y référer.

 

Tu dois également vérifier au préalable les frais de gestion relatifs à ton investissement. Ils sont en effet souvent assez onéreux. Morningstar indique pour chaque fonds le TER (total expense ratio) qui est le pourcentage de frais de gestion sur l’investissement. Ainsi, un fonds qui afficherait un gain de 2% annuel avec un TER de 1% apporterait à l’investisseur seulement du 1%.

 

Le top 5 des fonds sur les 10 dernières années selon Morningstar à compter de décembre 2019 est constitué des fonds norvégien DNB Fund Technology retail A (21% en moyenne annualisée), européen Polar Capital Global Technology Fund I Income (20%) et américains avec Franklin Biotechnology Discovery Fund I (20%), JPMorgan Funds – US Technology Fund A (20%) et Morgan Stanley Investment Funds – US Advantage Fund Z (19%).

 


Produits financiers complexes : une approche du trading 

En toute dernière instance, si tu es un vrai passionné et fin connaisseur des marchés financiers et que tu souhaites trader pour ton propre compte, alors voici une présentation de quelques produits financiers classiques. Ceux-ci sont extrêmement risqués avec une possibilité de perdre plus que son capital de départ (les fameux appels de marge) et très coûteux en termes de frais. Ces produits sont donc vivement déconseillés pour des investisseurs non chevronnés.

Il s’agît essentiellement de produits à effet de levier dans un objectif de multiplication des gains, dont le fonctionnement est similaire aux options et aux futures. On rappelle que l’effet de levier exprime la sensibilité du cours du produit dérivé par rapport à la variation du sous-jacent. Les call sont des options d’achat, les put des options de vente.

Les Turbos appartiennent à cette catégorie de produits à effet de levier, basés sur un sous-jacent (matières premières, devises, taux, swaps, actions…). Tu peux ainsi parier sur la hausse ou la baisse d’un actif en multipliant les gains et les risques de perte. Ils comportent un prix d’exercice (strike) et une « barrière désactivante » dont les modalités diffèrent selon le Turbo, c’est-à-dire un seuil au-dessus ou en-dessous duquel l’investissement initial est intégralement perdu. Il peut permettre d’éviter des pertes supplémentaires.

Les Warrants possèdent le même fonctionnement que les options mais ont en outre ont la particularité d’être émis par des banques, ce qui les rend assez accessibles sur les plateformes de courtage en ligne notamment.

Les certificats Leverage & Short constituent la dernière grande catégorie de produits à effet de levier. A la différence des deux précédents, l’effet de levier est fixé à l’avance et le titre n’a pas de maturité. Tu n’as donc pas de risque de désactivation du produit en cas de scénario de marché défavorable.

Tu peux aussi combiner des produits dérivés avec leur sous-jacent pour obtenir ce qu’on appelle un produit de rendement. Ces produits structurés doivent faire l’objet d’un travail mathématique important pour déterminer les niveaux de risque et rentabilités.

Si tu es expert en la matière, tu peux également opérer sur la vente à découvert grâce au SRD (service de règlement différé) sur des actions, obligations, OPCVM, matières premières, Forex, cryptomonnaies, CFD…


Avertissement 

Avant d’investir en bourse parmi tous les produits mentionnés dans cet article, tu dois être prêt à perdre le capital que tu vas placer. C’est donc de l’argent dont tu n’as pas besoin pour le moment et que tu souhaites rentabiliser sur le long terme. Si tu réfléchis à faire des investissements conséquents (voiture, appartement, télévision…) ou que tu as un prêt étudiant à rembourser, la bourse ne doit pas faire partie de tes projets. Les salaires de stage, d’alternance ou de CDD doivent dans ce cas uniquement te servir à épargner pour financer tes investissements futurs. Quand tu auras du patrimoine, alors tu pourras ouvrir un PEA ou un compte-titre pour investir en bourse.  

Les informations contenues dans cet article ne constituent en aucun cas une recommandation ou un conseil adapté à une situation patrimoniale personnelle. La société éditrice du site Bearny.com, n’est aucunement responsable de l’utilisation par ses lecteurs des informations ici fournies.